L’organisation d’une permanence d’infirmiers de sapeurs-pompiers formés aux protocoles de soins d’urgence est mise en place à titre expérimental sur la montagne ardéchoise pour améliorer la prise en charge des soins urgents
Mercredi 3 avril 2019, Françoise Souliman, préfet de l’Ardèche, le docteur Jean-Yves Grall, directeur général de l’Agence régionale de santé Auvergne-Rhône-Alpes et Sandrine Chareyre, présidente du conseil d’administration du SDIS ont signé une convention tripartite pour améliorer la prise en charge des soins urgents dans certains secteurs du département.
Complémentaire au dispositif des médecins correspondant du SAMU (MCS), cette expérimentation a pour objectif de renforcer la prise en charge en soins urgents des habitants situés à + de 30 minutes d’un service mobile d’urgence et de réanimation terrestre (SMUR).
Elle est déployée sur les secteurs d’intervention des centres d’incendie et de secours de Coucouron, Sainte-Eulalie, Le Béage, Saint-Cirgues-en-Montagne et Saint-Etienne-de-Lugdarès, situés sur la montagne ardéchoise, à faible démographie médicale, notamment en nombre MCS et où la présence des sapeurs-pompiers permet une distribution rapide des secours en relation avec le SMUR. Elle va permettre de mobiliser des infirmiers sapeurs-pompiers (ISP), formés aux Protocoles Infirmiers de Soins d’Urgence (PISU) et disposant de l’équipement nécessaire, à prodiguer des premiers soins d’urgence auprès de la population. Ce déclenchement sera réalisé dans des situations pré déterminées et sous la forme de protocoles autorisés par le médecin-chef du service de santé et de secours médical du SDIS et sur demande du médecin du SAMU.
Disposer d’un professionnel formé sur le terrain
Depuis plus de 10 ans, les infirmiers de sapeurs-pompiers disposent d’une réponse graduée pour prendre en charge notamment la douleur des patients lors de soins urgents. Cette réponse permet au médecin régulateur du SAMU de disposer sur le terrain d’un professionnel formé, équipé et qui lui communique en temps réel des informations médicales lui permettant de prendre une décision éclairée.
Engagés notamment dans le cadre de l’Aide médicale d’urgence (AMU), à la demande du médecin du SAMU, les 6 infirmiers de sapeurs-pompiers aujourd’hui « protocolés » interviennent dans certaines situations de soins d’urgence, parmi lesquelles les arrêts cardiaques, les hémorragies sévères, les chocs anaphylactiques, les hypoglycémies, les convulsions, les brûlures graves, les détresses respiratoires, les douleurs aiguës, les douleurs thoraciques, etc.
Ne pas se substituer à la réponse médicale
Le SDIS de l’Ardèche met à disposition les personnels (1 infirmier et 1 conducteur), un véhicule (VSM), le matériel de secours dont les appareils pour l’électrocardiogramme. L’ARS Auvergne-Rhône-Alpes apporte un financement forfaitaire annuel de 50 000 euros dans le cadre du fond d’intervention régional (FIR). L’aide financière apportée s’inscrit dans les très bonnes relations qui lient le SDIS et le SAMU pour construire une réponse la plus adaptée possible aux besoins de la population, sans pour autant se substituer à la réponse médicale.
L’expérimentation prendra fin dans un an. Elle fera l’objet d’une évaluation conjointe entre les différents partenaires impliqués. Elle pourra avoir vocation à être étendu sur d’autres secteurs dans le département de l’Ardèche.
A NOTER :
Ce projet s’inscrit également dans le dossier de la télémédecine
Les infirmiers de sapeurs-pompiers, disposant d’électrocardiogrammes reliés par le réseau GSM, télétransmettent le tracé cardiaque du patient au médecin régulateur du SAMU afin d’éclairer sa prise de décisions.
A SAVOIR :
Le service de santé et de secours médical du SDIS de l’Ardèche comprend 190 sapeurs-pompiers dont 90 infirmiers qui assurent une moyenne individuelle de 200 interventions par an.